Résumé
Durant l’été 1912, l’écrivain à succès André Néry-Malène se rend à Monte-Carlo, comme chaque année, pour chercher l’inspiration. Dans le train, il rencontre un étrange voyageur qui lui prédit que l’on va lui dicter son prochain roman. Arrivé à Monte-Carlo, il retrouve une amie qui, avec insistance, le pousse à rencontrer Camille Leforestier, le compositeur vieillissant d’un requiem mondialement connu, qui séjourne dans leur hôtel, et de l’amener à révéler les circonstances étranges de la composition de son œuvre unique. Comme l’avait prédit le mystérieux voyageur, André Néry-Malène recueille la troublante confession du musicien.
Note de l’auteur
En 1981, j’avais participé à un concours de nouvelles fantastiques organisé par France Culture dans l’émission "Les Nuits magnétiques". J’avais envoyé "Le Silence" (Voir "Le Temple et autres nouvelles"). La nouvelle, qui n’était pas à proprement parler du genre "fantastique", n’avait pas été retenue mais les organisateurs m’avaient incité à leur envoyer pour publication un roman fantastique. Je n’en avais jamais écrit à l’époque. Je me suis donc mis à l’ouvrage et c’est ainsi qu’est né "La Partition de Morgenstein".
Ce roman est pour moi très énigmatique car il a mis fin à dix années d’intense activité littéraire. Il décrit un "scénario", une "partition" qui, dix ans plus tard, en 1991, va être le scénario de ma propre vie. Roman prémonitoire ? Sans aucun doute.
Il raconte dans une première partie l’ascension d’un orphelin dans le Paris de 1830. Tout sourit à ce jeune homme sans fortune. Il prend des responsabilités dans une banque et se fiance avec la fille du banquier, Lucie. Mais il commet une imprudence et sa vie s’écroule. Il connaît alors une période de misère et de désespérance. Et puis un beau jour, un homme vint lui confier un bien curieux héritage...
Ce sont exactement les trois phases de ma vie : ma brillante carrière à la télévision interrompue par une imprudence, puis une longue année sabbatique et enfin une résurrection par le sport.
Mais la plupart des thèmes abordés dans ce roman sont, eux, très étrangers à ma propre vie (sans parler de l’époque où se déroule l’action). Je me suis souvent demandé quelle était exactement "la source" qui avait écrit ce roman. L’effet de miroir m’a toujours beaucoup troublé.
Dans mon témoignage Ces vies dont dont nous sommes faits, je décris à quel point les éléments contenus dans ce roman sont influencés par des "âmes" — celle de Camille Desmoulins et celle de Gérard de Nerval en particulier — qui interfèrent quotidiennement avec la mienne... Il y a trop de similitudes entre leurs vies et celles de mes personnages pour douter un instant que ces deux personnages sont à l’origine de ce roman, et que mon rôle a juste consisté à tenir la plume...